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Vous vous ennuyez sur Internet, pourquoi ?
Mardi (02/11/04)
Vous vous ennuyez sur Internet, pourquoi? Racontez.
Appel à témoins dans le cadre d'un projet d'interview collective. D'autres questions suivront.
Ecrit par thomaslaurens, à 18:42 dans la rubrique "Actualités".
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Jeudi (14/10/04)
Le Monde est trop grand pour moi
" Le sable de la mer, les gouttes de la pluie, qui peut les dénombrer ? "
Le monde est trop grand pour moi. Ça fait longtemps qu’il est comme ça, il a même toujours été comme ça et nous n’avions pas besoin d’Internet pour le savoir. Si je suis déjà capable de me perdre dans l’épaisseur de ma propre mémoire, que dire alors de celle du réseau, et j’ai assez souvent ressenti la même inquiétude que De Quincey quand il dit avoir connu " la douleur la plus authentique qu’on puisse éprouver " à constater qu’il ne pourrait jamais lire qu’une partie infime des livres publiés chaque année. Dans la suite des Lettres à un jeune homme dont l’éducation a été négligée, que je n’ai pas su retrouver et que je devrais reprendre de mémoire, il fait retour à la ville, dont nous parlions comme d’une métaphore omniprésente quand il s’agit de la mémoire. Ce qu’il en dit, c’est que ce sentiment de désespoir ressenti sur les rives de l’océan de l’édition est tout proche de celui qu’il éprouve à se promener la nuit dans les rues d’une grande ville. Toutes ces petites lueurs aux fenêtres évoquent, derrière chacune d’elle, une personne qui serait un livre merveilleux " s’il pouvait le lire ". Ce sentiment, c’est aussi celui que j’ai souvent ressenti sur l’Internet face à la profusion des pages personnelles. Mais si ce sentiment pouvait être déjà présent au début du xixe siècle, il me semble qu’on ne parlait pas alors de " surcharge d’information " : celle-ci était certes déjà disponible en bien trop grande quantité, mais, hormis quelques esprits trop sensibles, et peut-être trop informés, comme celui de l’opiomane, personne n’y prêtait la plus petite attention. Je lis ici et là que l’Internet a multiplié l’information disponible, et je lis encore des chiffres du genre : " En une seule année (2002) la production de nouvelles données (imprimées, filmées, magnétiques et optiques) à représenté 5 exabytes, soit la même quantité que l'ensemble des mots parlés par tous les êtres humain depuis l'apparition du langage. " (http://wiki.crao.net/index.php/SurchargeInformation). Sans doute ces chiffres extravaguants correspondent-ils à quelque chose, même si ma petite tête n’est pas assez grande pour les contenir. Je voudrais toutefois faire cette remarque, qui peut-être est sotte mais qui me tracasse un peu : si, au moment où De Quincey écrivait (1823), la quantité d’information était déjà telle que le simple fait de la contempler puisse conduire à de tels gouffres, qu’est-ce qui a changé pour qu’on en parle tant aujourd’hui ? En 1823 comme en 1995, il suffisait de pénétrer dans une bibliothèque universitaire pour ressentir ce vertige, et qu’elle contienne 100 000 ou un million de livres ne devrait pas changer grand-chose à l’affaire puisque de toute façon 100 000, c’est déjà bien trop pour la vie d’un seul homme. Trève de mauvaise foi, quelque chose a changé, les livres sont aujourd’hui bien plus nombreux, et les fenêtres, à tous les sens du mot, se sont multipliées. Il y a évidemment toutes les raisons pour que cette angoisse se soit propagée, mais le problème n’est pas seulement celui de la quantité d’information comme " volume brut ", car celui-ci suffisait, il est aussi, et peut-être surtout, celui qui naît du fait que n’importe qui peut mettre en ligne n’importe quoi, et pour ses propres fins (bien souvent d’ailleurs il n’en poursuit aucune) : les outils dont nous disposons pour accéder aux informations et surtout pour y faire le tri sont dramatiquement inadaptés. La question très réelle du trop d’information est en somme redoublée par la baisse continue de la qualité de l’information : ce que l’on trouve aujourd’hui sur le Net, ce que l’on compte en " exabytes ", n’est évidemment pas de même nature que ce dont parlait De Quincey. On pourrait même à ce propos défendre une thèse un peu provocatrice : le prix du papier, de son impression et de sa distribution est une sorte de garantie de qualité pour ce qui est écrit dessus. Quand diffuser l’information ne coûte rien, on tend naturellement à diffuser de l’information qui ne vaut rien. C’est triste mais c’est malheureusement vrai, en moyenne du moins. Cela a même atteint un degré tel que je connais des rédacteurs en chefs qui, fussent-elles revêtues de tous les attributs de l’évidence, refusent systématiquement les informations venues du Net quand elles ne sont pas convenablement " sourcées " (en somme : " Le média, c’est le message "). La suite au prochain numéro... Ecrit par thomaslaurens, à 03:05 dans la rubrique "Actualités".
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